Baselworld 2015: La Chambre Des Merveilles

Baselworld 2015: La Chambre Des Merveilles

Girard-Perregaux renouvelle et transcende la tradition des célèbres cabinets de curiosités, expressions prémuséales apparues en Europe à la Renaissance. 

Par cette appellation Chambre des Merveilles à même de conjuguer d’infinies thématiques en mode métiers d’art et procédés artisanaux, la Marque entrouvre une porte sur un espace gorgé de fabuleux trésors: découvertes, secrets, fabuleux récits, hétéroclismes naturels et inédits de tous bords…

Grâce aux talents de peintres en miniature et d’artisans, la mémoire historique universelle s’offre, sur fond de matériaux extraordinaires, trois parenthèses cartographiques méticuleusement immortalisées à même l’espace restreint d’un cadran de montre. Un véritable appel au large dont la poésie et parfois la fantaisie cristallisent les soifs d’évasion. Magie cartographique…

Visions du monde à travers les âges

Ponctuations de l’histoire des connaissances géographiques, les cartes du passé sont, pour les civilisations qui les enfantèrent, des repères à la fois chargés d’imaginaire et de conceptions scientifiques incomplètes. Elles témoignent, dans leur manière d’appréhender espaces et frontières, des certitudes de leurs auteurs quant à leur position au centre du monde.

Dans une quête de savoir inspirant poètes, écrivains, savants et explorateurs, les auteurs de ces mappemondes relèguent souvent leurs voisinages territoriaux au rang de périphéries peuplées par des monstres humains et des animaux imaginaires. Les frontières, les fleuves et les dimensions géographiques sont le fruit d’une science multidisciplinaire où tout reste encore à découvrir. Une ère où les observations scientifiques sont très influencées par l’inconscient collectif. Elles sont d’autant plus attachantes et surprenantes qu’elles véhiculent toujours la dimension d’une relativité spatiale en rapport avec le facteur temps. 

Le temps, inéluctable allié de la connaissance, transforme les tracés alentour au fur et à mesure que de nouvelles données surgissent. Trois montres, trois époques, trois univers interprétés avec un savoir-faire d'exception. Les arrêts sur image immortalisés par Girard-Perregaux sur trois cadrans, en pièces numérotées au sein d’une trilogie de modèles Girard-Perregaux 1966 or rose habités par un calibre manufacture automatique, sont chargés de reliefs et d’émotion. Né dans les ateliers de la Manufacture, le calibre GP03300 met en valeur la tradition de Haute Horlogerie de la Maison et garantit fiabilité et précision. Sa platine et ses ponts sont minutieusement étirés, anglés, perlés et décorés de côtes de Genève. Composé de 205 pièces, il offre une réserve de marche de 46 heures pour une fréquence de 28'800 alternances par heure. Son diamètre de 25,60 mm (11 ½ lignes) pour une épaisseur de 4.20 mm est parfaitement adapté à l’élégant boîtier en or rose aux lignes épurées, développé et fabriqué dans les ateliers de la Manufacture. Un modèle d’harmonie faisant le soin d’une remarquable attention à la lunette délicatement inclinée et polie pour souligner sa finesse.

La Perle des Merveilles

Circulaire comme le pourtour d’une montre classique, la carte dessinée durant la première moitié du XVe siècle par l’historien Ibn al-Wardi est à elle seule un concentré d’histoire. D’abord, elle reprend les thèses retrouvées de Ptolémée, astronome et astrologue gréco-égyptien qui vécut à Alexandrie au début du IIe siècle après J.-C. et qui est considéré comme le père de la géographie. Ensuite, cet atlas du monde d’alors témoigne, à l’heure du siècle charnière entre Moyen-Âge et Renaissance, de l’influence de

la culture arabe sur les autres civilisations. Très avancée, l’astronomie arabe issue du Moyen-Âge décrit des constellations, réalise des cartes du ciel, perfectionne des instruments tels que l’astrolabe.

Centrés sur la péninsule arabique, pôle des pèlerinages sacrés, les tracés improbables de cette carte mythique permettent toutefois de reconnaître l’Afrique contenant les montagnes où le Nil prend sa source. Le fleuve, stylisé par une large ligne bleue, se jette soudain dans la Méditerranée selon un abrupt angle droit. Au centre, entourée par la mer Rouge et le golfe Persique surmonté par l’océan Indien, la péninsule Arabique occupe un demi-cercle. Autres éléments perceptibles, le golfe Persique, l’océan Indien et, au loin, l’Inde, le Sind et la Chine…

Matériaux et techniques

Pour restituer un tel monument d’histoire ancienne, quel matériau plus adéquat que la pierre de sodalite à structure isométrique, composée de minéraux de roches pauvres en silice? Sa couleur bleue caractéristique et sa structure cristalline ouverte sont des incitations à sonder les profondeurs de la connaissance. 

Cette pierre de sodalite, réputée pour sa dureté, provient d’un bloc dont un disque d’une hauteur de 0.70 mm est découpé et poli manuellement. Elle est minutieusement sculptée et gravée à la main, de manière à pouvoir accueillir, au terme de presque 4 heures de travail au scalpel, les découpes fragmentées en mosaïque d’un papyrus d’une épaisseur de 0.25 mm. Une fois immobilisé entre deux plaques d’acier, afin de garantir que sa surface s’avère parfaitement plane, le parchemin, tel un territoire d’expression inespéré, peut accueillir le talent d’un peintre en miniature qui reproduit, 28 heures durant, les contours de l’antique carte. Puis une couche de laque vient recouvrir l’œuvre d’art d’un fin voile protecteur, stabilisateur. Environ 50 heures de patience permettent enfin d’admirer The Pearls of Wonders

Carte des Territoires

Circonscrite à l’intérieur d’un cercle, l’ancienne carte chinoise sélectionnée par Girard-Perregaux est inspirée de l’œuvre du jésuite italien Matteo Ricci. A la fois théologien, philosophe, mathématicien, cosmologue et astronome, ce religieux participe aux missions de sa congrégation en Asie. Débarqué à Macao en 1582, il passe le reste de sa vie en Chine, partageant ses savoirs avec les érudits et officiels au point de devenir l’un des premiers occidentaux admis dans l’enceinte de la Cité interdite. Sous la dynastie des Ming, il traduit à l’adresse de ses hôtes, soit en repositionnant la Chine en point de départ, l’état des connaissances géographiques mondiales.

Véritable ode à la conquête de nouveaux territoires, cette mappemonde stylise déjà les cinq continents. Certes, la Libye y résume l’Afrique et la Terre Magellanique suppose l’Australie. Néanmoins, les quatre océans y figurent. D’autres indications sophistiquées et astucieusement rédigées en chinois apportent d’incroyables précisions d’ordre géographique et astronomique: le Nil est le plus grand fleuve du monde, la terre est ronde, les variations de durée du jour et de la nuit sont listées et expliquées, les distances entre la Terre et certaines planètes y sont répertoriées sous forme de tableau.

Matériau naturel et encre de Chine

Pour cette pièce rare, Girard-Perregaux opte pour la cohérente pureté d’une pierre de jade blanc, disposant de nervures translucides propices à la perception des profondeurs. Pour chaque cadran, il faut extraire d’un bloc de ce matériau, en le sculptant, un disque fin qui, après un soigneux polissage manuel, atteint son épaisseur idéale de 0.70 mm et dispose d’une surface parfaitement plane. Entre alors en scène, 17 heures de minutie durant, le doigté d’un peintre en miniature expérimenté, usant d’une encre de Chine naturelle mêlée à un liant particulier. Aucune hésitation n’est permise puisque le temps de séchage de l’encre est court. La face offerte du matériau reçoit ainsi des traits sûrs et talentueux, contrastes de tons clairs et foncés, religieusement appliqués à rester fidèles à l’original. Peu à peu, jusque dans la justesse des niveaux de gris, jusque dans le minuscule des courbes côtières et territoriales, se dessinent la fameuse mappemonde et ses reliefs historiques. 

«Novus Orbis », Le Nouveau Monde

Prémices de la cartographie moderne, 142 dessins de cartes sont attribués à Sebastian Münster (1488-1552), un religieux allemand devenu bâlois suite à son adhésion aux thèses de la Réforme. Son Novus Orbis, aux allures d’incitation originelle aux voyages exploratoires, est incluse dans son œuvre principale, la Cosmographia Universalis. Il s’agit d’un recueil cartographique richement illustré et détaillé. Savant polyvalent, ce professeur était aussi traducteur en latin, historien, astronome et mathématicien.

Girard-Perregaux choisit d’honorer la mémoire de cet érudit considéré comme une des références majeures de la cartographie moderne.

Entouré de plus de 120 collaborateurs, ce cartographe s’appuie, dans la réalisation de son œuvre maîtresse et comme le fait l’horlogerie d’excellence d’aujourd’hui, sur l’apport de procédés artisanaux pointus. Telles les gravures sur bois d’artistes de l’époque, Hans Holbein le Jeune, Urs Graf, Hans Rudolph Manuel Deutsch ou David Kandel. Son style regorge d’informations para-géographiques utiles à la compréhension des modes de vie de son époque. Il offre aussi une base comparative sérieuse de l’évolution urbanistique de certaines grandes villes. Un contenu cher à la Marque de La Chaux-de-Fonds, Métropole horlogère classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Marqueterie fine de pierres semi précieuses

La plus colorée des mappemondes figurant dans La Chambre des Merveilles ouvre des champs créatifs peuplés d’éclats organisés en mosaïque. De la véritable marqueterie de pierre, mariant les tons de l’aventurine bleue et rose, de la calcite ainsi que de la néphrite canadienne. Il faut environ 95 heures pour la réalisation d’un seul cadran. Les pierres finement sélectionnées sont sculptées en mini-disques qui, au terme d’une opération manuelle de polissage, atteignent 0.50 mm. Le taillage et l’assemblage de ces micro-pierres riment avec méticulosité, patience et sens artistique hors-norme. La technique permet d’imaginer que les terres de la carte sont en flottaison, d’autant que vient s’y ajouter l’œuvre micro peinte d’un artiste aux prises avec six tonalités différentes.