Girard-Perregaux se dote d’une Répétition Minutes Tourbillon
Pour la bonne cause, celle de la réalisation selon Girard-Perregaux de la reine mère de complications horlogères, la célèbre esthétique des trois ponts d’or a été bousculée…
A l’orée des années 90, pour fêter son bicentenaire, Girard-Perregaux extrayait de ses trésors patrimoniaux, une configuration particulière, reconnaissable entre toutes en raison de ses trois ponts d’or surplombant côté face de la montre, un calibre tourbillon. Une forme déposée en 1884 qui avait fait la réputation de ses montres de poche et qui incarne encore aujourd’hui l’esthétique issue de la fonctionnalité. Depuis, la marque qui doit sa résurrection ainsi que son musée – dont la réouverture est attendue courant 2015 – à feu Luigi Macaluso, alias Gino (1948-2010), ancien pilote automobile devenu architecte puis entrepreneur, n’a cessé de conjuguer cette particularité. Ces ponts flèche sont ainsi carrément devenus une marque de fabrique.
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon avec Ponts d'or
Deux et trois ponts d’or, Girard-Perregaux fait cavalier seul
2015 salue, au travers de cette nouveauté remarquée à Baselword, une rupture de taille puisque la Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon ne comporte désormais plus que deux ponts sur sa face cadranière. Le troisième? Il faut le chercher car il a été déplacé sur la base arrière du calibre et ne se laisse désormais admirer qu’au travers d’un fond saphir arrimé à la boîte par 6 vis.
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon
Certes, il serait bien réducteur de réduire la description de cette merveille de mécanique musicale à ses ponts. Car la Manufacture de La Chaux-de-Fonds a été une fois de plus fidèle à son aura créatif. Afin d’obtenir la plus performante des sonorités, les éléments constitutifs de la sonnerie, à savoir des fils rigides servant de timbre sur lesquels viennent frapper deux marteaux articulés, ont été déplacés côté cadran et placés dans un boîtier rond en or rose à la carrure bombée et au diamètre de 45 mm. Il faut dire aussi que, lorsqu’un amateur est en mesure de s’offrir pareil aboutissement, il aime pouvoir le regarder et le faire admirer surtout lorsque son mécanisme est en action. Or, cette disposition disruptive favorise l’appréciation et l’audition d’un tel spectacle.
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon
Son clair et puissant, marteaux montés sur rubis
Apparue à la toute fin du 17ème siècle, cette complication horlogère qui consiste à rendre les heures audibles, à la manière de l’horloge ancestrale de salon voire du clocher environnant, mais dans l’espace ultra miniaturisé d’une montre bracelet, a décuplé depuis l’inventivité de générations d’horlogers. Surtout ces dernières années où son arrivée dans les collections des enseignes de prestige permet de graver dans la pierre le message d’une maîtrise complicationnelle suprême qui rejaillit sur la perception de leurs autres offres.
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon
Du côté de Girard-Perregaux, malgré l’existence alentour de centaines de solutions, on a opté pour une configuration innovante, inédite. Toute harmonieuse qu’elle semble être en apparence, cette disposition requiert pas moins de 270 heures de patience et de dextérité aguerrie pour que soient montés et réglés les 406 composants de cette construction mécanique. Parmi eux, ces rubis inhabituels sur lesquels se déplacent les marteaux, comme sur un roulement à bille.
Girard-Perregaux Répétition Minutes Tourbillon
L’une des phases les plus ardues de ce montage reste, avec ces marteaux montés sur rubis – à la manière d’un roulement à billes –, placés sur le même plan que les râteaux servant à les armer avant la frappe, leur réglage hors du mouvement avec un outil spécifique simulant leur implantation future.
Inspiré du dessin des ponts en or, ces marteaux compacts sont mûs par de petits composants réalisés en acier trempé poli noir et anglés. Ils gagnent ainsi en force d’inertie et en générateur de puissance et de clarté de note.