Girard Perregaux Neo Tourbillon Three Bridges

Naissance du spectaculaire Néo Tourbillon chez GP

Girard-Perregaux ose reprendre les plans du plus grand trésor de son patrimoine. Plus qu’une interprétation magistrale, le Néo Tourbillon tient d’un manifeste à la fois stylistique et technique.

Par Louis Nardin
Journaliste

C’est admis, les réalisations hors du commun résistent au temps et le Tourbillon sous trois ponts de Girard-Perregaux en fait partie. Elaboré vers 1860, il repose sur un principe de construction simple: un pont par organe principal du mouvement, à savoir le barillet, la roue de moyenne – de centre -, et le tourbillon. Trois bandes métalliques viennent donc structurer l’équilibre esthétique du calibre.  Plus tard taillées en forme de flèches, elles en ont fait sa réputation, une réputation qui s’appuie également sur 4 prix de chronométrie reçus entre 1865 et 1911! Pendant longtemps, la manufacture s’est satisfaite de variations sur le sujet - variablement réussies d’ailleurs.

Girard-Perregaux Neo Tourbillon
Mais l’arrivée du Néo Tourbillon présenté à Baselworld cette année marque une rupture avec comme maître-mots audace et futurisme. Ses ponts transformés en arches squelettées, sa platine creusée au centre pour loger tout le mécanisme et son verre saphir en forme de dôme ont transfiguré l’original sans le trahir. .

Rien de neuf

La tendance va depuis quelques années – et grâce aux possibilités permises par les logiciels de conception - aux jeux de volumes à l’intérieur des boîtiers, à la mise en scène des parties mobiles des mouvements ou encore à des affichages différents. Toutefois, la performance technique ne saurait remplacer l’œil créatif, le sens artistique qui rend le produit cohérent, attirant, réussi. Trop souvent l’ingénieur impose sa performance mathématique au dépend d’une identité forte et claire du produit. Et justement, le Néo Tourbillon échappe à ce sort. C’est même tout le contraire. La métamorphose vaut réellement d’être auscultée tant l’essence et les codes distinctifs du Tourbillon sous trois ponts sont présents, tant ce dernier n’a rien à voir avec ses ancêtres et instaure un nouvel ordre.

Girard-Perraux Neo Tourbillon

Rails inclinés et couloir surbaissé

Puissant, sobre et acéré, le Néo Tourbillon avance des idées fortes. A commencer par ces ponts squelettés et robotiques qui maintiennent la mécanique horlogère. Arachnéens, ils ressemblent aux ponts suspendus et aux gratte-ciels du 19e à la carapace faite de poutrelles et de rivets de fonte.  Ici, ils sont en titane et taillés dans les murs de la manufacture.  Les trois s’ancrent le long de deux rails inclinés faisant la jonction entre le fond du mouvement, au centre, et les bords surélevés. Brillante, l’idée de ce couloir surbaissé permet d’amplifier la profondeur sans augmenter l’épaisseur totale. Cette réorganisation générale a permis de d’offrir plus de place aux organes du calibre et en particulier le tourbillon. Plus que présent et toujours aussi prisé, ses palpitations et ses rotations constituent le spectacle tant apprécié chez les clients. Avec ses 14,44 mm de diamètre, celui du Néo Tourbillon offre une vraie version grand format encore – trop? - rare sur les marchés. Par ailleurs, le titane y figure aussi en bonne place puisque la cage a été taillée dans ce métal, qui l’allège pour ne peser plus que 0,25 grammes pour 80 composants. Le couple barillet-micro rotor a également été transformé. Désormais adossés l’un à l’autre, ils partagent le même diamètre.

Girard-Perregaux Neo Tourbillon

Ecrin saphir

Cette nouvelle mécanique s’observe à travers une glace type « dôme » puisqu’elle forme une large capsule aux bords verticaux qui viennent s’encastrer dans la carrure. Jouant presque le rôle de verre grossissant, elle dégage en tout cas totalement la vue sur l’intérieur de la montre, y compris depuis les côtés. Cette demi-bulle de saphir ne forme-t-elle pas donc un écrin de choix?

Girard-Perregaux Neo Tourbillon

Grand, le Néo-Tourbillon l’est à tout point de vue, y compris son diamètre de 45mm qui le place dans le registre des garde-temps résolument démonstratifs. Le seul regret vient peut-être du boîtier qui, lui, n’a pas reçu la même attention créative que le reste. Mais le Néo-Tourbillon joue les pionniers d’un nouveau genre, qui ne demande qu’à être approfondi. D’ailleurs, réservez 156'600 CHF pour le mettre à votre poignet.

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