Laureato 2016 de Girard-Perregaux, retour aux fondamentaux
Pour son 225ème anniversaire, la marque dévoile une nouvelle Laureato, fidèle à ses origines. Elle remet ainsi en lumière, à l’aube de Baselworld 2016, un récent passé où le haut de gamme venait d’ouvrir ses portes à l’acier.
Le courant vintage fait couler beaucoup d’encre en horlogerie! Habituellement, il s’arrête à l’orée de sixties et remonte sans complexe aux temps où, dans les années 20, la montre sortait des poches pour se hisser sur les poignets.
Girard-Perregaux Laureato 1975 & 1984
En 1975, l’acier était dans l’air
Soudain, et c’est peut-être le frémissement d’une nouvelle tendance, la quête d’une inspiration puisée dans le passé se rapproche de nous, désireuse de transformer en déjà icônes des modèles plus récents. Dans cette veine qui pourrait être baptisée post vintage, la marque Girard-Perregaux découvre un design qui, à sa sortie dans les années 1975, s’inscrivait en rupture des codes établis. Tout d’abord, par son matériau, l’acier, réservé normalement à tout sauf à une montre haut-de-gamme. Puis par le design de sa lunette octogonale aux accents résolument sportifs, entourée par la rondeur de la carrure, ainsi que par la dimension pionnière de son bracelet métal intégré initiant l’alternance heureuse du poli et du mat. Enfin, son calibre à quartz définissait la référence en matière de précision, avec sa fréquence d’oscillation à 32’768 Hz, une valeur chronométrique encore valable aujourd’hui.
Mouvement de la Girard-Perregaux Laureato 1975
A propos d’acier, sa percée était dans l’air et, bien que toujours vénéré et apprécié par les horlogers, il faisait son entrée dans la cour des grands, se dotant d’une nouvelle noblesse. Chez Audemars Piguet, la Royal Oak apparaît trois ans avant, en 1972, tandis que la Nautilus de Patek Philippe pointe le bout de sa couronne en 1976. Si l’on ajoute, c’est moins connu, la Mariner de chez Concord ou la vénérable star «Wave» d’Ebel lancée en 1977, nul doute que les historiens auraient de la peine, au su des temps de gestation d’une montre, de procéder au datage exact de qui a commencé. Toujours est-il que les créations ainsi survenues, connurent le succès tout en conservant un étrange lien de parenté entre elles, et ce malgré leur éloignement géographique. Il semble qu’on ait été au diapason de Genève à La Chaux-de-Fonds, en passant par la Vallée de Joux.
Bande passante identitaire
La Laureato ne fait pas du tout acier son unique credo. Elle sera dès sa conception pensée pour être également façonnée en or massif. Ou, et c’est peut-être un des modèles qui marque le plus les mémoires, en version bicolore. Toujours en utilisant cette sorte de bande passante qui traverse en son centre le bracelet, maillon après maillon, jouant de sa brillance polie mis en contraste avec un mat brossé ou du jaune d’or brossé mis en contraste avec du gris acier. Il s’agit là d’un des traits identitaires les plus reconnaissables chez les premières conjugaisons, toutes issues de Grandjean & Cie, une fabrique de boîtes de montres à La Chaux-de-Fonds.
Girard-Perregaux Laureato 1995
Ecarts esthétiques
Les années qui suivent, le modèle s’adosse aux courants témoins d’époques variées. Nous sommes en 1984, date clef de la première évolution consacrée à l’accueil des mouvements Equationdotés d’indications astronomiques. Puis, dès 1995, il s’écarte légèrement de son design originel. Sa lunette s’empâte, la forme de la bande passante tend vers la représentation d’un H grâce au bombage des maillons polis. Au coeur de cette forme familière se loge le calibre automatique extra-plat GP 3100 à remontage automatique. La pièce s’offrira même en 1998, après tout pourquoi pas, une incartade en territoire de haute complication avec l’accueil en son sein de la marque distinctive la plus célèbre de Girard-Perregaux, son tourbillon sur trois ponts d’or.
Girard-Perregaux Laureato Tourbillon Trois Ponts 1998
L’évolution EVO3 en 2003 transforme cette célébrité en chronographe mécanique à remontage automatique adepte des tailles supérieures à 40 mm. La calibre mécanique censé accomplir cette troisième métamorphose, le Girard-Perregaux GP033C0-A0VAA, a 52 rubis, dispose d’une réserve de marche de 46 heures et dispose d’une cinétique d’affichage qui tranchent avec celle d’un chronographe habituel. Sa boîte LAUREATO EVO3 s’affiche avec diamètre de 44 mm, sa lunette hexagonale, pour la première fois satinée, prend ses aises àl’intérieur du cercle de la carrure qui la met en valeur. Harmonieusement intégrés au coeur de son esthétique reconnaissable, le remontoir et les poussoirs vissés soulignent la sportivitéde la collection.
Girard-Perregaux Laureato Evo3 2003
Futur en phase avec les origines
Finalement, il faut attendre 2016, soit l’année du 225ème anniversaire de la Maison Girard-Perregaux, pour que la Laureato revienne enfin à son point de départ, à son allure originelle. C’est la reconnaissance, en boîte à 41 mm, du caractère iconique de ce modèle et des collections qui en sont issues, au fil des ans. 225 pièces acier seront produites, trois aiguilles et guichet date, étanche à 30 mètres, calibre mécanique construit à partir de 218 composants, réserve de marche de 46 heures et des finitions soignées. Cerise sur le gâteau, il se peut que le Musée GP tant apprécié rouvre aussi ses portes en 2016. Nul doute que la Laureato ainsi célébrée y gagnera en espace d’exposition. Impatience…