Girard-Perregaux Competizione Circuito
Girard-Perregaux, partenaire officiel du Rallye des Caprices 2016
Loin d’être un caprice de la part de la marque, sa participation pour la deuxième année consécutive au premier rallye Suisse exclusivement féminin, est une véritable collaboration.
Par Laetitia Artal
«Egalité entre hommes et femmes», c’est ce qu’a exprimé le CEO de la marque Antonio Calce le 20 septembre 2016 à l’occasion du départ de l’épreuve à La Chaux-de-Fonds. Il a ajouté: «Girard-Perregaux souhaite chercher des projets pour les femmes et les pérenniser». C’est d’ailleurs dans le cadre somptueux du «Château» qui lui appartient, à deux pas de la Manufacture, que la marque a tenu à accueillir les douze équipages et leurs voitures: Porsche, Dino Ferrari, Lancia Fulvia, BMW, entre autres, toutes datant d’avant 1986. Le reste du programme se déroula dans une atmosphère détendue avec la pose des numéros, la distribution des roadbooks et la cérémonie du dernier debriefing. Pour stimuler l’esprit de compétition des équipages, le modèle chronographe sportif Competizione Circuito, en carbone, titane, et DLC noir, mouvement mécanique à remontage automatique, fut spécialement, pour les gagnantes du rallye, habillé d’un bracelet rouge, féminin jusqu’au bout des ongles.
Course des belles élégantes
Nathalie Lepoultre, organisatrice de la course, aime à rappeler les valeurs de cette compétition et précise que cette course n’est en rien basée sur la vitesse mais plutôt sur l’amitié, le fair play et l’élégance. Pendantquatre jours, les conductrices vont sillonner les petites routes pittoresques de Suisse et profiter de paysages époustouflants mais en veillant à respecter une moyenne horaire. Les étapes d’environ 200 km sont récompensées par des visites thématiques et un hébergement dans des endroits de rêve.
Carnet de route raconté par l’équipage gagnant
Au volant d’une Porsche 911 2L de 1965, l’équipage N°6. Macha Vananty et Sofia Clara Secker, racontent leur périple en le ponctuant d’amusantes anecdotes. Dans la vie, elles courent pour Watch Her, leur blog féminin d’horlogerie
1er jour
«6h00, le réveil sonne, l’adrénaline monte. 8h00, arrivée à Belmont-sur-Lausanne pour récupérer ma copilote. Petite session Tetris pour rentrer ses bagages et son équipement photo dans la 911 de course, il faut dire que l’arceau n’est pas très pratique. Pour faire ce rallye, peut-être qu’un van WW pouvant contenir tous nos bagages aurait été mieux inspiré. Nous repartons, direction la Chaux-de-Fonds. L’autoroute est bloqué, je prie pour que la voiture ne chauffe pas trop et je remercie la patience de nos compagnons d’infortune ainsi que celles de ceux qui ont du rester derrière nos reflux pas très écolos doublés d’un bruit d’enfer à chaque accélération.»
«9h45, nous arrivons en retard devant la Manufacture Girard Perregaux. La conférence de presse a déjà commencée. Nos compétitrices sont là, certains visages sont déjà connus, les autres deviendront bientôt familiers. Puis nous partons pour la visite de la Manufacture. Depuis que nous avons lancé Watch-Her, les visites de Manufactures ont presque pris plus d’importance qu’une invitation à la Fashion Week! Nous sommes impatientes de prendre la route. Les voitures sont là, exposées dans la cour. Nous repérons la concurrence, nous admirons l’élégance de certains équipages… Nous revoilà assisses, au briefing. Passer en revue les règles d’un rallye de Régularité, se reconvertir en pilotes, se nourrir de l’amour pour ces belles mécaniques, déterminées à poursuivre un rêve subtilement volé aux hommes. Une aventure qui s’annonce unique.»
«Sur la route de Neuchâtel - notre Porsche ouvre la route - j’ai l’occasion de tester un peu la voiture et de profiter de rouler librement avant que le rallye ne commence et que les points sanctionnant l’avance ne s’accumulent.
Car oui, la régularité peut s’avérer un vrai challenge lorsque des vitesses basses sont imposées et que l’on se retrouve au volant d’une voiture de course qui n’aime pas rouler en bas régime et qui ne demande qu’à être poussée. Arrivés au Beau Rivage sans m’être perdue une seule fois, je commence à être admirative de ma copilote et de sa facilité à apprivoiser le roadbook. Peut-être avons-nous une chance de finir sur le podium?»
2ème jour
«Longue soirée animée par un défilé de Mode, réveil de bonne heure et copieux petit déjeuner dans la chambre, l’occasion les bloggeuses que nous sommes de faire quelques photos pour nourrir nos réseaux sociaux. Retour à nos casquettes de pilote et de copilote, la Porsche quitte le Beau Rivage. Premier début de matinée impeccable par rapport au roadbook, Sofia, une copilote de choc, s’est prise au jeu, elle est à la minute près. Y aurait-il une chance que nous finissions sur le podium? Je suis plus habituée à courir en compétition qu’en régularité… Sur le podium, peut être même avec une montre Girard Perregaux au poignet, pourquoi pas? La journée se termine à Lucerne. A notre plus grand étonnement, nous sommes en tête du classement!»
3ème jour
«La compétition est lancée, il faut continuer à distancer les deuxièmes qui roulent sur une Porsche 2,4 Targa de 1973, plus récente, plus facile à conduire et moins capricieuse. N’étant pas à l’abri d’une panne, difficile de continuer à assurer le prix d’élégance avec nos tenues esprit sixties. La journée se passe sans difficulté, le calcul, calibré à la minute près, passe à la seconde près! Je savais que Sofia était la reine du Do It Yourself et des petits plats maisons, mais je ne lui connaissais pas une telle aisance dans les calculs. Elle démontre un habile multi tasking, roadbook et calculette à la main, ce-dernier ne lui épargnant pas quelques maux de voyage en chemin. Quant à moi, quel plaisir de conduire ce bolide d’autrefois! Une première spéciale à 45 km/h, dur dur de ne pas appuyer sur l’accélérateur.
A nouveau, Sofia me rythme à la seconde près, avec de courtes injonctions comme «accélère, ralentis, trois secondesd’avance, de retard.»Satisfaction nondans la vitesse, mais dans la ponctualité, une première pour une lad driver comme moi! Nous arrivons à Weggis épuisées. Ce qui pouvait sembler être une ballade en voiture entre femmes cache en vérité des conditions difficiles: crier dans l’habitacle pour couvrir le bruit du moteur, être attentives chaque seconde à la route et au compteur, survivre à l’odeur d’essence qui a recouvert la douce fragrance de nos parfums habituels, laissant des reflux qui miment la confusion d’un lendemain de boîte de nuit. Heureusement, les Capricieuses se retrouvent autour d’un diner, perchées sur leurs stilettos brandés, histoire de s’encourager mutuellement, et de partager de bons moments entre femmes.»
4ème et dernier jour
«Toujours en tête du classement, la fatigue se fait sentir chez toutes les concurrentes. Certaines abandonnent suite à des problèmes techniques ou à une victoire qui leur semble désormais impossible. Les plus déterminées reprennent la route. Sanglée dans nos sièges baquets, nous prenons le départ en milieu de matinée d’une épreuve spéciale mouvementée et très rapide. Rapide car, par manque de chance, notre voiture est arrêtée par deux feux rouges de plus de 2 mn chacun. Pour assurer notre pôle position, il nous faut rattraper le temps perdu. Ainsi le cockpit de la 911 a pris une tournure de vrai rallye; trajectoires et coups de volants précis, le ton de ma copilote est devenu sérieux. Impensable de perdre notre première place, Sofia s’accroche et j’appuie sur l’accélérateur: des 49 km/h de moyenne imposés, nous sommes passés à 100 km/h et plus!
Le col des Mosses n’a désormais plus de secrets pour nous, une marque de freins sur l’asphalteà l’arrivée, pourra en témoigner. Pour un déjeuner au calme dans une petite auberge, il nous faut d’abord réussir à nous frayer un chemin entre les chèvres qui occupent la route, pas du tout effrayées par les moteurs bruyants des voitures.
L’après-midi, nous repartons direction Genève. Arrivée au Parc des Eaux Vives. Sponsors et amis nous y attendent. Surtout, une jolie montre, un chronographe «Circuito» de Girard Perregaux salue notre victoire. Rallye des Caprices 2016, nous venons de gagner, non pas le prix d’élégance, mais la première place du classement!»
Nous sommes rentrées chez nous, des souvenirs pleins la tête, nostalgiques de ces quelques jours hors du temps, où nos emails, instagrams, tweets, ne comptaient plus, mais où la camaraderie et l’esprit sportif étaient à l’honneur, le temps d’une aventure ponctuée de belles amitiés. Une victoire en duo sous les couleurs de Watch-Her notre blog dédié à l’horlogerie.
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